Des Rails du Chemin de Fer aux Droits Humains : Comment j’ai quitté la gare pour trouver ma voie…

Aujourd’hui, je monte dans un train de Nairobi à Mombasa pour rejoindre mes collègues à notre retraite annuelle de stratégie.

En montant dans ce train, mon esprit remonte bien des années en arrière, au jour où j’ai quitté l’école au Togo et où l’on m’a encouragé à accepter un travail manuel à la compagnie nationale des chemins de fer, le Réseau des Chemins de Fer du Togo (CFT).

Après quelques mois, j’ai été admis à leur centre de formation et j’y ai obtenu une double qualification de Chef de train et de Facteur (Adjoint au Chef de Gare dans le jargon technique).

Le tout premier jour de mon premier poste d’affectation à Akodésséwa, quelque chose s’est réveillé au plus profond de moi. Je n’avais que 19 ans, plein d’énergie, plein d’espoir, plein d’ambition, et je me souviens m’être dit : « Qu’est-ce que je fais ici ? Est-ce vraiment ma voie ? »

Ce sentiment est devenu de plus en plus fort et limpide en moi. Au bout d’un an de service, j’ai pris l’une des décisions les plus difficiles et les plus importantes de ma vie : j’ai démissionné et je suis retourné à l’école, déterminé à réussir, quoi qu’il m’en coûte. Huit ans plus tard, j’ai terminé mon Master en droit international et sciences administratives.

Je n’ai jamais considéré le temps passé au Réseau des Chemins de Fer du Togo (CFT) comme du temps perdu. Ces rails m’ont appris la discipline, le sens des responsabilités, l’humilité et le courage de changer de voie quand ton âme te dit que tu es fait pour quelque chose de plus grand.

Aujourd’hui, alors que le train file vers Mombasa, j’emmène avec moi ce jeune de 19 ans, toujours plein d’énergie, d’espoir et d’ambition, simplement engagé dans un autre voyage : le combat pour les droits humains, l’équité et la justice.

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