Sommet des Chefs d’État d’Afrique et des Etats-Unis : Quels Enjeux ?

English version here

Le Président Américain Joe Biden organise un sommet avec les chefs d’État et de gouvernement africains à Washington DC du 13 au 15 décembre 2022. Ce sera le deuxième sommet américain avec des dirigeants africains, après celui organisé par le Président Obama en août 2014. 

J’ai eu l’occasion de participer au Sommet de Barack Obama en tant que représentant résident d’Oxfam International auprès de l’Union africaine à l’époque, et j’ai eu à publier mes réflexions ici.

Dans cet article, alors que je me prépare pour prendre part au Sommet de Joe Biden pour le compte de ONE Campaign, j’aimerais partager quelques réflexions personnelles sur les enjeux de cette rencontre imminente. 

Selon la Maison Blanche, le Sommet démontrera l’engagement des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique ainsi qu’une coopération poussée sur des priorités mondiales communes. Le sommet des dirigeants américains et africains vise à promouvoir et faire progresser la collaboration entre les États-Unis et l’Afrique sur les priorités mondiales et régionales les plus urgentes.

Sur l’Agenda

Selon la Maison Blanche, le Sommet des leaders d’Afrique et des Etats-Unis  s’appuiera sur les valeurs, communes aux deux continents afin de mieux :

1- Favoriser un nouvel engagement économique

2- Promouvoir la paix, la sécurité et la bonne gouvernance

3- Renforcer l’engagement en faveur de la démocratie, les droits de l’homme et la société civile.

4- Travailler en synergie pour renforcer la sécurité sanitaire régionale et mondiale.

5- Promouvoir la sécurité alimentaire

6- Répondre à la crise climatique

7- Amplifier les liens avec la diaspora

L’importance géopolitique et économique de l’Afrique

De toute évidence, le Sommet sera le reflet de la nouvelle stratégie américaine à l’égard de l’Afrique, qui démontre l’importance cruciale du continent pour relever les défis mondiaux actuels. L’Afrique est un acteur géopolitique clé, qui façonne le présent et l’avenir du monde.

Avec une population à la croissance la plus rapide au monde, la plus grande zone de libre-échange, les écosystèmes les plus diversifiés et étant la plus grande force politique pour les votes aux Nations Unies, l’Afrique est un vaste continent organisé en cinq régions géographiques (Nord, Est, Ouest, Sud, Centre). Les aspirations actuelles du continent sont mis en évidence dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine – L’Afrique que nous voulons, un plan d’action visant à construire un continent intégré, pacifique et prospère qui occupe la place qui lui revient sur la scène mondiale.

L’importance stratégique du continent pour la sécurité et la prospérité régionales et mondiales et le rôle croissant et significatif qu’il joue dans la mise sur pied du système mondial de gouvernance ont fait de l’Afrique un acteur politique incontournable dans les discussions internationales. Cette importance se note clairement dans les divers types d’engagements diplomatiques et l’éventail des partenariats qu’elle établit avec différents blocs politiques et pays au cours des trois dernières décennies.

En outre, l’Afrique est très attrayante, avec ses ressources naturelles et humaines abondantes. Sa population majoritairement jeune, dynamique et résiliente, son énorme potentiel de développement, de commerce et d’investissement, entre autres, sont quelques-uns des grands atouts et avantages concurrentiels du continent.

Diplomatie des Sommets: une Tentative de Rattrapage ?

Depuis que le Président Obama a organisé le premier Sommet avec le continent en 2014, dans le but de contribuer à ouvrir un nouveau chapitre dans les relations américano-africaines, les États-Unis ont perdu du terrain face à leurs “concurrents” en Afrique. Entre temps, le président Trump avait choisi de dénigrer les pays africains et interdit à nombre de leurs citoyens de se rendre aux États-Unis, et le président Biden n’a pas fait grand-chose jusqu’à présent pour montrer son engagement envers l’Afrique.

Au cours des deux dernières années seulement, l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Inde et le Japon ont tenu leurs sommets avec le continent. La Chine a organisé son quatrième Forum triennal sur la coopération sino-africaine (FOCAC) au Sénégal, et la Russie tiendra son deuxième sommet africain en 2023. La Chine a nettement approfondi ses relations avec l’Afrique. Ses échanges commerciales avec le continent ayant augmentées 35 % en 2021 pour atteindre un pic de 254 milliards de dollars en atteste largement. En outre, la Russie a fait des percées notoires, les mercenaires du groupe Wagner, soutenus par le Kremlin, opérant désormais dans pas moins de 18 pays africains, selon le Centre d’études stratégiques et internationales de Washington.

Les récents votes des pays africains à l’Assemblée générale des Nations unies sont assez édifiants et indique clairement que le continent ne peut plus être considéré comme acquis. Le Président Biden comprend donc certainement que l’Amérique doit rattraper son retard dans ses relations avec l’Afrique et, surtout, adopter une nouvelle approche et de nouveaux langages différents des pratiques de l’administration américaine précédente.

Qui est invité au Sommet, et qui ne l’est pas ?

49 dirigeants des 55 États membres de l’Union africaine ont été invités.  Les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Soudan et de la Guinée, qui ont été suspendus de l’Union africaine, n’ont pas reçu d’invitation. L’autre critère d’invitation observé est inhérent à l’existence de relations diplomatiques. Le président Biden n’a, en effet, invité que les pays avec lesquels les États-Unis entretiennent des relations diplomatiques complètes. Actuellement, les États-Unis n’échangent pas d’ambassadeurs avec l’Érythrée et n’ont pas reconnu la République Arabe Sahraouie Démocratique en tant que pays ; par conséquent, bien que ces deux nations soient des membres réguliers de l’Union Africaine, elles n’ont pas été invitées. Curieusement, le Tchad a été invité bien que le dirigeant actuel du pays Mahamat Déby, ait récemment pris le pouvoir par un coup d’État, violant la constitution nationale et les règles de l’Union lorsque son père, Idriss Deby Itno, a été assassiné. L’Union Africaine n’a pas réussi à suspendre le Tchad à la suite du coup d’État, dans ce qui est considéré comme un double-standard politique.

Au-delà de la réunion des chefs d’État…

Le sommet de Washington impliquera aussi officiellement le monde des affaires, la société civile, la jeunesse et la diaspora africaine.

Un forum de la société civile sera organisé par l’USAID le 13 décembre 2022, avec la participation des représentants de la société civile et de certains dirigeants d’Afrique et des États-Unis. Le Forum proposera les sujets de discussion suivants : La participation inclusive dans la politique et la vie publique, la lutte contre la corruption, et les droits des travailleurs.

Un forum de la diaspora et de la jeunesse sera aussi organisé le 13 décembre 2022 : le forum des jeunes leaders d’Afrique et de la diaspora a pour objectif de rehausser le niveau d’engagement de la diaspora afin de renforcer le dialogue entre les responsables américains et la diaspora aux États-Unis et de fournir une plateforme aux jeunes leaders d’Afrique et de la diaspora pour élaborer des solutions innovantes aux défis urgents. L’Union africaine a identifié la diaspora africaine comme la sixième région du continent. La diaspora est, en effet, une ressource importante et une opportunité d’engagement dans le développement du continent. Le Forum comprendra des séances en petits groupes sur l’enseignement supérieur, les industries créatives et la justice climatique, sur le thème “Amplifier les voix : Construire des partenariats durables”.

Un forum des affaires sera organisé le 14 décembre 2022, par le ministère américain du commerce, la chambre de commerce américaine et le Corporate Council on Africa, en partenariat avec l’initiative Prosper Africa. Le Forum s’articulera autour de la promotion de partenariats bilatéraux en matière de commerce et d’investissement afin de renforcer le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale, développer l’innovation et l’esprit d’entreprise et favoriser les progrès dans des secteurs clés. Placé sous le thème “Partenariat pour un avenir prospère et résilient”, le Forum réunira des chefs d’État africains et des chefs d’entreprise et de gouvernement américains et africains afin de promouvoir des partenariats mutuellement bénéfiques qui créent des emplois et stimulent une croissance inclusive et durable des deux côtés de l’Atlantique.

Paix et sécurité : Il y aura un forum sur la paix, la sécurité et la gouvernance, avec des représentants des entités de développement, de défense et de diplomatie qui parleront des liens entre les institutions démocratiques, de la gouvernance, de la paix et la prospérité à long terme.

Commerce, santé, etc : Une réunion ministérielle sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique sera également convoquée par le représentant des États-Unis pour le commerce, ainsi qu’une réunion ministérielle sur la santé afin d’examiner comment les deux parties pourraient s’associer pour mettre en place des systèmes de santé plus résilients et équitables afin de relever les défis sanitaires actuels et futurs.

Il sera aussi important pour les dirigeants africains de discuter de la forme que prendra le dispositif AGOA après son expiration en 2025 et de la manière dont son successeur s’intégrera dans la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine.

Le climat : Une session avec les ministres des affaires étrangères sera également organisée pour soutenir la conservation, l’adaptation aux changements climatiques et une transition énergétique juste, ainsi qu’un forum américano-africain sur l’espace civil et commercial pour discuter des objectifs partagés sur la crise climatique, la promotion d’un comportements responsables et le renforcement de la coopération sur les activités spatiales scientifiques et commerciales.

Sécurité alimentaire : Une session spéciale du sommet sera consacrée à la sécurité alimentaire et aux systèmes alimentaires, l’une des préoccupations les plus cruciales dans laquelle l’Afrique doit investir de toute urgence, mais aussi dans une perspective à long terme, et pour laquelle les États-Unis peuvent être un excellent partenaire. 

Autres événements parallèles : Plusieurs acteurs non étatiques prévoient différentes réunions thématiques en marge des rassemblements officiels afin d’influer sur les résultats du sommet. Pour en savoir plus sur ces réunions, cliquez ici.

Quelles priorités pour l’Afrique ?

Le prochain sommet des dirigeants américains et africains devrait se concentrer sur une vision globale à long terme d’une relation forte et stratégique entre les États-Unis et l’Afrique, afin d’assurer la prospérité collective des peuples américain et africain. Une telle relation devrait être fondée sur un respect mutuel absolu et des valeurs partagées.

Dans le cadre de la Diplomatie des Sommets en cours avec les différents blocs politiques, l’Afrique devrait toujours s’assurer que les 7 aspirations de son Agenda 2063 sont prises en compte. Nos dirigeants doivent les aborder clairement lors des prochaines discussions à Washington.

Voici 4 des questions les plus cruciales que le Sommet devrait prioriser :

1/ La Sécurité Alimentaire : Le paradoxe embarrassant à ce sujet est que, bien qu’elle possède plus de 60% des terres fertiles du monde, l’Afrique reste un importateur hors norme de nourriture, dépensant 35 milliards de dollars par an en importations alimentaires. La guerre en Ukraine compromet aussi certains approvisionnements du continent. Si rien n’est fait, des millions d’Africains risquent encore de tomber dans l’extrême pauvreté et la malnutrition. La conséquence directe de la hausse des prix des denrées alimentaires sera que moins de ménages africains pourront s’offrir des repas quotidiens décents. Les ménages en situation d’insécurité alimentaire sur le continent seront encore plus laissés à leurs sorts. Les taux de consommation baisseront, l’épargne s’épuisera, la dette augmentera et les actifs seront liquidés, ce qui risque d’accentuer l’instabilité sur le continent. Nous avons beaucoup de terres en Afrique, mais la plupart des agriculteurs utilisent encore des instruments rudimentaires pour l’agriculture. L’industrie agroalimentaire est peu développée en Afrique et se caractérise principalement par une transformation à petite échelle des produits agricoles, assurée par de petites unités aux capacités très limitées.

La Banque africaine de développement (BAD) dispose d’une stratégie pour la transformation de l’agriculture en Afrique dans le cadre de son High5. Lors de sa récente réunion annuelle à Accra, au Ghana, la BAD a lancé un programme de 1,5 milliard de dollar pour financer l’achat de denrées alimentaires pour les gouvernements à court d’argent vu la rapidité avec laquelle les prix augmentent. Il est urgent de donner la priorité aux investissements dans l’agriculture dès maintenant aux niveaux national et régional. Il est temps pour l’Afrique de se nourrir par elle-même. Le continent a besoin de ressources pour y parvenir, et les États-Unis peuvent l’appuyer financièrement et techniquement.

Le gouvernement des États-Unis a un fort pouvoir de pression pour soutenir ce processus. Le prochain sommet devrait donc être une occasion pour aborder la question de la fuite des capitaux d’Afrique comme un problème crucial pour l’avenir du continent et de la communauté mondiale.

2/ Le Financement du DéveloppementMettre fin aux flux financiers illicites pour stimuler l’industrialisation : Chaque année, 89 milliards de dollars quittent le continent africain sous forme de flux financiers illicites, selon le rapport de la CNUCED sur le développement économique en Afrique. Il s’agit de mouvements transfrontaliers d’argent et d’actifs dont la source, le transfert ou l’utilisation sont illégaux. Ils comprennent les capitaux illicites qui sortent du continent, les pratiques fiscales et commerciales telles que la facturation sous-facturation des expéditions commerciales, et les activités criminelles telles que les marchés illégaux, la corruption et les detournements.

APD contre FFIs : Le fait choquant est que les milliards perdus chaque année à cause des FFI sont presque égaux à l’aide publique au développement (APD) et aux investissements directs étrangers (IDE) réunis. Il s’agit d’opportunités de développement manquées. Ainsi, l’Afrique perd beaucoup plus d’argent à cause de la fuite des capitaux qu’elle n’en obtient à travers l’aide au développement, les emprunts extérieurs ou les investissements directs étrangers. L’arrêt des flux financiers illicites nécessite une coopération et des actions internationales, tant sur le continent qu’à l’extérieur. Chaque dollar qui quitte le continent est une occasion manquée d’investir dans des domaines tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire, les services de santé et d’éducation, et les infrastructures.

Mandaté par l’Union Africaine et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, un groupe de haut niveau dirigé par l’ancient président Thabo Mbeki a formulé des recommandations pratiques pour lutter contre les FFI.  Nous devons revenir sur ces recommandations, les concrétiser et débloquer des ressources substantielles pour financer nos plans de développement.

3/ La jeunesse : l’emploi et le développent des compétences : La structure d’âge de notre population a un impact important sur notre développement économique. Le “dividende démographique” désigne les avantages économiques découlant d’une augmentation significative du nombre d’adultes en âge de travailler par rapport à ceux qui sont à charge. Ces adultes en âge de travailler doivent être en bonne santé, éduqués, formés, qualifiés et avoir un emploi décent, et d’autres opportunités économiques doivent être créées pour répondre à leurs demandes. Il ne suffit pas d’avoir une population jeune pour catalyser le développement et la prospérité.  Tous les pays africains doivent mettre en œuvre efficacement la feuille de route de l’Union Africaine pour tirer profit du dividende démographique en Afrique.

4/ Conflits : Au-delà des solutions militaires : L’Union Africaine elle-même a identifié plus de 20 conflits actuels dans les pays qui composent l’Union. 113 millions de personnes en Afrique ont actuellement un besoin urgent d’aide humanitaire. Les causes profondes de la plupart des conflits en Afrique se trouvent essentiellement dans l’extrême pauvreté, les profondes inégalités structurelles, la gestion inefficace des ressources naturelles et le changement climatique, entre autres. Les opérations militaires ne suffiront pas à apporter la paix en Afrique. Nous devons en priorité nous attaquer à la crise de la gouvernance, promouvoir une participation inclusive à la politique, fournir des services sociaux et stimuler le développement. Les interventions militaires ne doivent être qu’au service de cette approche.

Un mécanisme de redevabilité pour garantir la mise en œuvre des engagements du sommet Etats-Unis – Afrique.

Contrairement à d’autres sommets (TICAD, FOCAC, UE-UA, etc.), le sommet États-Unis-Afrique ne dispose pas d’un processus structuré de suivi, de mise en œuvre et de redevabilité. Le prochain sommet devrait examiner cette question de près et mettre en place un mécanisme de redevabilité mutuelle inclusif et impliquant les organisations de la société civile. 

Aujourd’hui, il est difficile de savoir précisément ce qu’il en est des engagements adoptés lors du sommet d’Obama en 2014. Le fait d’avoir près de 50 chefs d’État et de gouvernement, avec de grandes délégations qui se rendent à Washington en jets individuels, a un coût énorme pour le continent et le monde. Ce sommet devrait déboucher sur des actions concrètes et mesurables qui auront des impacts réels sur les populations des États-Unis et de l’Afrique.

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US-Africa Leaders’ Summit: What is at Stake?

French version here.

The United States President, Joe Biden, is hosting a Summit with African heads of State and government in Washington DC from the 13th to 15th of December 2022. This will be the second US Summit with African Leaders; the first was hosted by President Obama in August 2014.  I have had the opportunity to participate in the Obama Summit as the then Resident Representative of Oxfam International to the African Union, and I have posted my reflections here.

As I am preparing to participate in the upcoming Biden Summit as part of the ONE Campaign delegation, I would like to share a few personal thoughts on what is at stake in this gathering.  

According to the White House, the Summit will demonstrate the United States enduring commitment to Africa and will underscore the importance of U.S.- Africa relations and increased cooperation on shared global priorities. The U.S.-Africa Leaders’ Summit aims to advance U.S.- African collaboration on the current most pressing global and regional priorities.

Agenda

From the White House’s perspective, the U.S.-Africa Leaders’ Summit will build on the values shared with the African Continents values to better:

1-        Foster new economic engagement

2-        Advance peace, security, and good governance

3-        Reinforce commitment to democracy, human rights, and civil society

4-        Work collaboratively to strengthen regional and global health security

5-        Promote food security

6-        Respond to the climate crisis

7-        Amplify diaspora ties

Africa’s Geopolitical and Economic Importance

Obviously, the summit will mirror and will be a test for the new US strategy towards Africa, which emphasizes the critical importance of the continent in meeting today’s global challenges. Africa is a key geopolitical player, one that is shaping the present and will shape the future of the world.

With one of the world’s fastest-growing populations, the largest free trade area, the most diverse ecosystems, and one of the largest regional voting groups in the United Nations, Africa is a vast continent organized in five geographic regions (Northern, Southern, Western, Eastern, and Central Africa). The continent’s current aspirations are captured in the AU Agenda 2063 – The Africa We Want, a business plan aiming to realize an integrated, peaceful, and prosperous continent with its rightful place in the global arena.

The continent’s strategic importance to regional and global security and prosperity and the growing and influential role it has been playing in shaping the global system of governance have made Africa a critical political actor in global discussions. This importance can clearly be seen in the various types of diplomatic engagements and the range of partnerships established with different political blocs and countries over the last three decades.

In addition, Africa is highly attractive with its abundant natural endowments and rich human resources, its youthful, dynamic, and resilient population, and its enormous development, trade, and investment opportunities are some of the great assets and competitive advantages of the continent.

Summit Diplomacy Catching up?

Since President Obama hosted the first Summit with the continent in 2014, with the aim of helping to launch a new chapter in American – African relations, the United States has lost ground to its “competitors” in Africa. In between, President Trump had chosen to denigrate African countries and barred many of their citizens from visiting the United States, and President Biden has not done much so far to show commitment toward Africa.

In the last two years only, the European Union, the United Kingdom, Turkey, India, and Japan, held their Summits with the continent. China hosted its fourth triennial Forum on China-Africa Cooperation (FOCAC) in Senegal, and Russia will hold its second African Summit in 2023. China has deepened its relationship with Africa, with bilateral trade jumping 35% in 2021 to a peak of $254 billion. So far, Russia has inroads, with the Kremlin-backed Wagner Group mercenaries now operating in no less than 18 African countries, according to the Center for Strategic and International Studies in Washington.

The recent votes of African countries at the UN General Assembly are clear messages that the continent can no more be taken for granted, so President Biden surely understands that America needs to catch up on its relationship with Africa and, most importantly, to adopt a new approach and new languages that is different from initiatives by the previous U.S. Administration.

Who is invited to the Summit, and who is not?

49 Leaders of the 55 African Union member States have been invited.  Leaders of Mali, Burkina Faso, Sudan, and Guinea, who have been suspended from the African Union, have not received invitations. The other criterion for an invitation is that President Biden invited only countries with whom the US has full diplomatic relations. Currently, the US does not exchange ambassadors with Eritrea and has not recognized the Sahrawi Arab Democratic Republic as a country, so though these two nations are regular members of the African Union, they have not been invited. Curiously Chad has been invited even though the current leader of the country, Mahamat Déby, recently snatched power by a coup, violating the national constitution when his father, Idriss Deby, was killed. The African Union failed to suspend Chad following the coup in what is seen as an unfortunate political double standard.

Beyond the Heads of States Meeting

The Washington Summit will also officially involve the business community, civil society, the youth, and the African Diaspora.

A Civil Society Forum on the 13th of December 2022 is to be hosted by USAID with the participation of civil society representatives and some leaders from Africa and the United States. The Forum will table the following topics for discussion: Inclusive Participation in Politics and Public Life, Anticorruption Accountability, and Workers/Labor Participation.

A Diaspora & Youth Forum on the the13th of December 2022: the African and Diaspora Young Leaders Forum aims to elevate diaspora engagement to strengthen dialogue between U.S. officials and the diaspora in the United States and provide a platform for young African and diaspora leaders to fashion innovative solutions to pressing challenges. African Union has identified the African diaspora as the sixth region of the continent. The diaspora is an important resource and opportunity for engagement in the development of the continent. The Forum will feature breakout sessions on higher education, the creative industries, and environmental equity, utilizing the theme ‘‘Amplifying Voices: Building Partnerships that Last”.

A Business Forum on the 14th of December 2022 will be hosted by the U.S. Department of Commerce, U.S. Chamber of Commerce, and Corporate Council on Africa, in partnership with the Prosper Africa initiative. The Forum will focus on advancing two-way trade and investment partnerships that bolster Africa’s role in the global economy, scale innovation and entrepreneurship, and drive advancements in key sectors. Under the theme “Partnering for a Prosperous and Resilient Future,” the Forum will bring together African Heads of State and U.S. and African business and government leaders to advance mutually beneficial partnerships that create jobs and drive inclusive and sustainable growth on both sides of the Atlantic.

Peace and Security: There will be a Peace, Security, and Governance forum, with representatives of development, defense, and diplomacy arms will talk about the linkages between democratic institutions and governance and long-term peace and prosperity.

Trade, Health, etc: An African Growth and Opportunity Act ministerial will also be convened by United States Trade Representative, as well as a health ministerial to look at how both parties could partner to build more resilient and equitable health systems to address both current and future health challenges. It will be important for African leaders to discuss the form that African Growth Opportunity Act (AGOA) will take after its expiration in 2025 and how its successor will fit into the new African Continental Free Trade Area.

Climate: A session with foreign ministers will also be held on supporting conservation, climate adaptation, and a just energy transition, as well as a U.S.- Africa civil and commercial space forum to discuss shared objectives on the climate crisis, promoting responsible behavior and strengthening cooperation on science and commercial space activities.

Food Security: A special session of the summit will be focused on addressing food security and food systems, one of the most crucial issues that Africa needs to invest in as a matter of urgency but also with a long-term perspective and on which the United States can be a great partner.  

Other Side Events: Several nonstate actors are planning different thematic meetings alongside the official gathering to influence the outcomes of the Summit. Learn more about those meetings here.

Which Priorities for Africa?

The upcoming US-Africa leaders’ Summit should focus on a comprehensive long-term vision for a strong and strategic US – Africa relationship to achieve the collective prosperity of American and African people. Such a relationship should be built on absolute mutual respect and shared values.

In the framework of the ongoing Summit Diplomacy around Africa involving various political blocs, the Continent should always ensure that the 7 Aspirations of its Agenda 2063 are being taken care of. Our leaders must clearly articulate these in the upcoming Washington discussions.

Here are 4 of the most crucial issues that the Summit should prioritize

1/ Food Security: The embarrassing paradox on this matter is that despite having more than 60% of the world’s fertile land, Africa remains a major importer of food, spending $35 billion annually on food imports. The war in Ukraine is cutting off some supplies to the continent, so if nothing is done, millions more Africans are in danger of falling into extreme poverty and malnutrition. The direct implication of higher food prices will be that fewer African households will be able to afford decent daily meals. Food-insecure households in the continent will be left much further behind. Consumption rates will fall, savings will be depleted, debt will increase, and assets will be liquidated, and all these have the risk of increasing instability in the continent. We have plenty of land in Africa, but most farmers still use rudimentary instruments for Agriculture. The agri-food industry is poorly developed in Africa and is mainly characterized by small-scale processing of agricultural products, which is provided by small units with very limited capacity.

The African Development Bank (AfDB) has a Strategy for Agriculture Transformation in Africa as part of its High5. During its recent annual meeting in Accra, Ghana, the AfDB launched a 1.5 billion USD facility to finance food purchases for cash-strapped governments as prices rise quickly. It is urgent to prioritize investment in agriculture now at national and regional levels. It is time for Africa to feed itself. The continent needs resources to do so, and the US can assist both financially and technically.

2/ Development Finance:  Stopping the Illicit Financial Flows to boost industrialization: Every year, $89 billion leaves the African continent as Illicit Financial Flows, according to the UNCTAD. These are movements of money and assets across borders that are illegal in source, transfer, or use. It includes illicit capital getting out of the continent, tax and commercial practices like wrong invoicing of trade shipments, and criminal activities such as illegal markets, corruption, or theft.

ODA vs. IFFs: The shocking fact is that the billions lost annually to IFFs are almost equal to the Official Development Assistance (ODA) and Foreign Direct Investments (FDI) altogether. These are missed development opportunities. So, Africa loses significantly more cash to capital flight than it obtains from development aid, external borrowing, or foreign direct investment. Stopping illicit financial flows requires international cooperation and actions both within the continent and outside. Every dollar that leaves the continent is a missed opportunity to invest in areas like agriculture, food security, health and education services, and infrastructure.

Commissioned by the African Union and the United Nations Economic Commission for Africa, a High-Level Panel led by President Thabo Mbeki made practical recommendations to tackle the IFFs.  We need to go back to those recommendations, implement them fully and pull out substantial resources to finance our development plans.

The United States Government has strong leverage to support this process, so, the upcoming Summit should address capital flight from Africa as a critical issue for the future of the continent and the global community.

3/ Youth: Job and skill development: The age structure of our population has an important impact on our economic development. The “demographic dividend” refers to economic benefits arising from a significant increase of working-aged adults vis-a-vis those who are dependents. These working-age adults must be healthy, educated, trained, skilled, and have decent jobs, and other economic opportunities should be created to meet their demands. Having a youthful population is not enough to catalyze development and prosperity.  All African countries should effectively implement the AU Roadmap on harnessing the demographic dividend in Africa.

4/ Conflicts: Beyond Military Solutions: The AU itself has identified more than 20 current conflicts in the countries that make up the Union. 113 million people in Africa are currently in urgent need of humanitarian assistance. The root causes of most conflicts in Africa are to be found essentially in extreme poverty, deep structural inequalities, inefficient management of natural resources, and climate change, among others. Military operations alone will not bring peace to Africa. We need to prioritize addressing the governance crisis, promote inclusive participation in politics, provide social services and boost development. Military interventions should only be at the service of this approach.

An accountability Mechanism to ensure implementation of the commitments of the US – African Summit

Unlike some of the other Summits (TICAD, FOCAC, EU-AU, etc.) The US-Africa Summit does not have a structured follow-up, implementation, and accountability process. The upcoming gathering should look at this closely and come up with a mechanism for mutual accountability that is inclusive and involves civil society organizations.  

Today it is difficult to track precisely what has been done with the commitments adopted at the Obama Summit in 2014. Having 50 heads of state and governments with big delegations flying individual jets to Washington has an important cost for the continent and the world. This Summit should lead to concrete and traceable actions that will have real impacts on the populations of both the US and Africa.

Watch this space for more updates on the upcoming Leaders’ Summit.

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