Sommet des Chefs d’État d’Afrique et des Etats-Unis : Quels Enjeux ?

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Le Président Américain Joe Biden organise un sommet avec les chefs d’État et de gouvernement africains à Washington DC du 13 au 15 décembre 2022. Ce sera le deuxième sommet américain avec des dirigeants africains, après celui organisé par le Président Obama en août 2014. 

J’ai eu l’occasion de participer au Sommet de Barack Obama en tant que représentant résident d’Oxfam International auprès de l’Union africaine à l’époque, et j’ai eu à publier mes réflexions ici.

Dans cet article, alors que je me prépare pour prendre part au Sommet de Joe Biden pour le compte de ONE Campaign, j’aimerais partager quelques réflexions personnelles sur les enjeux de cette rencontre imminente. 

Selon la Maison Blanche, le Sommet démontrera l’engagement des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique ainsi qu’une coopération poussée sur des priorités mondiales communes. Le sommet des dirigeants américains et africains vise à promouvoir et faire progresser la collaboration entre les États-Unis et l’Afrique sur les priorités mondiales et régionales les plus urgentes.

Sur l’Agenda

Selon la Maison Blanche, le Sommet des leaders d’Afrique et des Etats-Unis  s’appuiera sur les valeurs, communes aux deux continents afin de mieux :

1- Favoriser un nouvel engagement économique

2- Promouvoir la paix, la sécurité et la bonne gouvernance

3- Renforcer l’engagement en faveur de la démocratie, les droits de l’homme et la société civile.

4- Travailler en synergie pour renforcer la sécurité sanitaire régionale et mondiale.

5- Promouvoir la sécurité alimentaire

6- Répondre à la crise climatique

7- Amplifier les liens avec la diaspora

L’importance géopolitique et économique de l’Afrique

De toute évidence, le Sommet sera le reflet de la nouvelle stratégie américaine à l’égard de l’Afrique, qui démontre l’importance cruciale du continent pour relever les défis mondiaux actuels. L’Afrique est un acteur géopolitique clé, qui façonne le présent et l’avenir du monde.

Avec une population à la croissance la plus rapide au monde, la plus grande zone de libre-échange, les écosystèmes les plus diversifiés et étant la plus grande force politique pour les votes aux Nations Unies, l’Afrique est un vaste continent organisé en cinq régions géographiques (Nord, Est, Ouest, Sud, Centre). Les aspirations actuelles du continent sont mis en évidence dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine – L’Afrique que nous voulons, un plan d’action visant à construire un continent intégré, pacifique et prospère qui occupe la place qui lui revient sur la scène mondiale.

L’importance stratégique du continent pour la sécurité et la prospérité régionales et mondiales et le rôle croissant et significatif qu’il joue dans la mise sur pied du système mondial de gouvernance ont fait de l’Afrique un acteur politique incontournable dans les discussions internationales. Cette importance se note clairement dans les divers types d’engagements diplomatiques et l’éventail des partenariats qu’elle établit avec différents blocs politiques et pays au cours des trois dernières décennies.

En outre, l’Afrique est très attrayante, avec ses ressources naturelles et humaines abondantes. Sa population majoritairement jeune, dynamique et résiliente, son énorme potentiel de développement, de commerce et d’investissement, entre autres, sont quelques-uns des grands atouts et avantages concurrentiels du continent.

Diplomatie des Sommets: une Tentative de Rattrapage ?

Depuis que le Président Obama a organisé le premier Sommet avec le continent en 2014, dans le but de contribuer à ouvrir un nouveau chapitre dans les relations américano-africaines, les États-Unis ont perdu du terrain face à leurs “concurrents” en Afrique. Entre temps, le président Trump avait choisi de dénigrer les pays africains et interdit à nombre de leurs citoyens de se rendre aux États-Unis, et le président Biden n’a pas fait grand-chose jusqu’à présent pour montrer son engagement envers l’Afrique.

Au cours des deux dernières années seulement, l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Inde et le Japon ont tenu leurs sommets avec le continent. La Chine a organisé son quatrième Forum triennal sur la coopération sino-africaine (FOCAC) au Sénégal, et la Russie tiendra son deuxième sommet africain en 2023. La Chine a nettement approfondi ses relations avec l’Afrique. Ses échanges commerciales avec le continent ayant augmentées 35 % en 2021 pour atteindre un pic de 254 milliards de dollars en atteste largement. En outre, la Russie a fait des percées notoires, les mercenaires du groupe Wagner, soutenus par le Kremlin, opérant désormais dans pas moins de 18 pays africains, selon le Centre d’études stratégiques et internationales de Washington.

Les récents votes des pays africains à l’Assemblée générale des Nations unies sont assez édifiants et indique clairement que le continent ne peut plus être considéré comme acquis. Le Président Biden comprend donc certainement que l’Amérique doit rattraper son retard dans ses relations avec l’Afrique et, surtout, adopter une nouvelle approche et de nouveaux langages différents des pratiques de l’administration américaine précédente.

Qui est invité au Sommet, et qui ne l’est pas ?

49 dirigeants des 55 États membres de l’Union africaine ont été invités.  Les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Soudan et de la Guinée, qui ont été suspendus de l’Union africaine, n’ont pas reçu d’invitation. L’autre critère d’invitation observé est inhérent à l’existence de relations diplomatiques. Le président Biden n’a, en effet, invité que les pays avec lesquels les États-Unis entretiennent des relations diplomatiques complètes. Actuellement, les États-Unis n’échangent pas d’ambassadeurs avec l’Érythrée et n’ont pas reconnu la République Arabe Sahraouie Démocratique en tant que pays ; par conséquent, bien que ces deux nations soient des membres réguliers de l’Union Africaine, elles n’ont pas été invitées. Curieusement, le Tchad a été invité bien que le dirigeant actuel du pays Mahamat Déby, ait récemment pris le pouvoir par un coup d’État, violant la constitution nationale et les règles de l’Union lorsque son père, Idriss Deby Itno, a été assassiné. L’Union Africaine n’a pas réussi à suspendre le Tchad à la suite du coup d’État, dans ce qui est considéré comme un double-standard politique.

Au-delà de la réunion des chefs d’État…

Le sommet de Washington impliquera aussi officiellement le monde des affaires, la société civile, la jeunesse et la diaspora africaine.

Un forum de la société civile sera organisé par l’USAID le 13 décembre 2022, avec la participation des représentants de la société civile et de certains dirigeants d’Afrique et des États-Unis. Le Forum proposera les sujets de discussion suivants : La participation inclusive dans la politique et la vie publique, la lutte contre la corruption, et les droits des travailleurs.

Un forum de la diaspora et de la jeunesse sera aussi organisé le 13 décembre 2022 : le forum des jeunes leaders d’Afrique et de la diaspora a pour objectif de rehausser le niveau d’engagement de la diaspora afin de renforcer le dialogue entre les responsables américains et la diaspora aux États-Unis et de fournir une plateforme aux jeunes leaders d’Afrique et de la diaspora pour élaborer des solutions innovantes aux défis urgents. L’Union africaine a identifié la diaspora africaine comme la sixième région du continent. La diaspora est, en effet, une ressource importante et une opportunité d’engagement dans le développement du continent. Le Forum comprendra des séances en petits groupes sur l’enseignement supérieur, les industries créatives et la justice climatique, sur le thème “Amplifier les voix : Construire des partenariats durables”.

Un forum des affaires sera organisé le 14 décembre 2022, par le ministère américain du commerce, la chambre de commerce américaine et le Corporate Council on Africa, en partenariat avec l’initiative Prosper Africa. Le Forum s’articulera autour de la promotion de partenariats bilatéraux en matière de commerce et d’investissement afin de renforcer le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale, développer l’innovation et l’esprit d’entreprise et favoriser les progrès dans des secteurs clés. Placé sous le thème “Partenariat pour un avenir prospère et résilient”, le Forum réunira des chefs d’État africains et des chefs d’entreprise et de gouvernement américains et africains afin de promouvoir des partenariats mutuellement bénéfiques qui créent des emplois et stimulent une croissance inclusive et durable des deux côtés de l’Atlantique.

Paix et sécurité : Il y aura un forum sur la paix, la sécurité et la gouvernance, avec des représentants des entités de développement, de défense et de diplomatie qui parleront des liens entre les institutions démocratiques, de la gouvernance, de la paix et la prospérité à long terme.

Commerce, santé, etc : Une réunion ministérielle sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique sera également convoquée par le représentant des États-Unis pour le commerce, ainsi qu’une réunion ministérielle sur la santé afin d’examiner comment les deux parties pourraient s’associer pour mettre en place des systèmes de santé plus résilients et équitables afin de relever les défis sanitaires actuels et futurs.

Il sera aussi important pour les dirigeants africains de discuter de la forme que prendra le dispositif AGOA après son expiration en 2025 et de la manière dont son successeur s’intégrera dans la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine.

Le climat : Une session avec les ministres des affaires étrangères sera également organisée pour soutenir la conservation, l’adaptation aux changements climatiques et une transition énergétique juste, ainsi qu’un forum américano-africain sur l’espace civil et commercial pour discuter des objectifs partagés sur la crise climatique, la promotion d’un comportements responsables et le renforcement de la coopération sur les activités spatiales scientifiques et commerciales.

Sécurité alimentaire : Une session spéciale du sommet sera consacrée à la sécurité alimentaire et aux systèmes alimentaires, l’une des préoccupations les plus cruciales dans laquelle l’Afrique doit investir de toute urgence, mais aussi dans une perspective à long terme, et pour laquelle les États-Unis peuvent être un excellent partenaire. 

Autres événements parallèles : Plusieurs acteurs non étatiques prévoient différentes réunions thématiques en marge des rassemblements officiels afin d’influer sur les résultats du sommet. Pour en savoir plus sur ces réunions, cliquez ici.

Quelles priorités pour l’Afrique ?

Le prochain sommet des dirigeants américains et africains devrait se concentrer sur une vision globale à long terme d’une relation forte et stratégique entre les États-Unis et l’Afrique, afin d’assurer la prospérité collective des peuples américain et africain. Une telle relation devrait être fondée sur un respect mutuel absolu et des valeurs partagées.

Dans le cadre de la Diplomatie des Sommets en cours avec les différents blocs politiques, l’Afrique devrait toujours s’assurer que les 7 aspirations de son Agenda 2063 sont prises en compte. Nos dirigeants doivent les aborder clairement lors des prochaines discussions à Washington.

Voici 4 des questions les plus cruciales que le Sommet devrait prioriser :

1/ La Sécurité Alimentaire : Le paradoxe embarrassant à ce sujet est que, bien qu’elle possède plus de 60% des terres fertiles du monde, l’Afrique reste un importateur hors norme de nourriture, dépensant 35 milliards de dollars par an en importations alimentaires. La guerre en Ukraine compromet aussi certains approvisionnements du continent. Si rien n’est fait, des millions d’Africains risquent encore de tomber dans l’extrême pauvreté et la malnutrition. La conséquence directe de la hausse des prix des denrées alimentaires sera que moins de ménages africains pourront s’offrir des repas quotidiens décents. Les ménages en situation d’insécurité alimentaire sur le continent seront encore plus laissés à leurs sorts. Les taux de consommation baisseront, l’épargne s’épuisera, la dette augmentera et les actifs seront liquidés, ce qui risque d’accentuer l’instabilité sur le continent. Nous avons beaucoup de terres en Afrique, mais la plupart des agriculteurs utilisent encore des instruments rudimentaires pour l’agriculture. L’industrie agroalimentaire est peu développée en Afrique et se caractérise principalement par une transformation à petite échelle des produits agricoles, assurée par de petites unités aux capacités très limitées.

La Banque africaine de développement (BAD) dispose d’une stratégie pour la transformation de l’agriculture en Afrique dans le cadre de son High5. Lors de sa récente réunion annuelle à Accra, au Ghana, la BAD a lancé un programme de 1,5 milliard de dollar pour financer l’achat de denrées alimentaires pour les gouvernements à court d’argent vu la rapidité avec laquelle les prix augmentent. Il est urgent de donner la priorité aux investissements dans l’agriculture dès maintenant aux niveaux national et régional. Il est temps pour l’Afrique de se nourrir par elle-même. Le continent a besoin de ressources pour y parvenir, et les États-Unis peuvent l’appuyer financièrement et techniquement.

Le gouvernement des États-Unis a un fort pouvoir de pression pour soutenir ce processus. Le prochain sommet devrait donc être une occasion pour aborder la question de la fuite des capitaux d’Afrique comme un problème crucial pour l’avenir du continent et de la communauté mondiale.

2/ Le Financement du DéveloppementMettre fin aux flux financiers illicites pour stimuler l’industrialisation : Chaque année, 89 milliards de dollars quittent le continent africain sous forme de flux financiers illicites, selon le rapport de la CNUCED sur le développement économique en Afrique. Il s’agit de mouvements transfrontaliers d’argent et d’actifs dont la source, le transfert ou l’utilisation sont illégaux. Ils comprennent les capitaux illicites qui sortent du continent, les pratiques fiscales et commerciales telles que la facturation sous-facturation des expéditions commerciales, et les activités criminelles telles que les marchés illégaux, la corruption et les detournements.

APD contre FFIs : Le fait choquant est que les milliards perdus chaque année à cause des FFI sont presque égaux à l’aide publique au développement (APD) et aux investissements directs étrangers (IDE) réunis. Il s’agit d’opportunités de développement manquées. Ainsi, l’Afrique perd beaucoup plus d’argent à cause de la fuite des capitaux qu’elle n’en obtient à travers l’aide au développement, les emprunts extérieurs ou les investissements directs étrangers. L’arrêt des flux financiers illicites nécessite une coopération et des actions internationales, tant sur le continent qu’à l’extérieur. Chaque dollar qui quitte le continent est une occasion manquée d’investir dans des domaines tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire, les services de santé et d’éducation, et les infrastructures.

Mandaté par l’Union Africaine et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, un groupe de haut niveau dirigé par l’ancient président Thabo Mbeki a formulé des recommandations pratiques pour lutter contre les FFI.  Nous devons revenir sur ces recommandations, les concrétiser et débloquer des ressources substantielles pour financer nos plans de développement.

3/ La jeunesse : l’emploi et le développent des compétences : La structure d’âge de notre population a un impact important sur notre développement économique. Le “dividende démographique” désigne les avantages économiques découlant d’une augmentation significative du nombre d’adultes en âge de travailler par rapport à ceux qui sont à charge. Ces adultes en âge de travailler doivent être en bonne santé, éduqués, formés, qualifiés et avoir un emploi décent, et d’autres opportunités économiques doivent être créées pour répondre à leurs demandes. Il ne suffit pas d’avoir une population jeune pour catalyser le développement et la prospérité.  Tous les pays africains doivent mettre en œuvre efficacement la feuille de route de l’Union Africaine pour tirer profit du dividende démographique en Afrique.

4/ Conflits : Au-delà des solutions militaires : L’Union Africaine elle-même a identifié plus de 20 conflits actuels dans les pays qui composent l’Union. 113 millions de personnes en Afrique ont actuellement un besoin urgent d’aide humanitaire. Les causes profondes de la plupart des conflits en Afrique se trouvent essentiellement dans l’extrême pauvreté, les profondes inégalités structurelles, la gestion inefficace des ressources naturelles et le changement climatique, entre autres. Les opérations militaires ne suffiront pas à apporter la paix en Afrique. Nous devons en priorité nous attaquer à la crise de la gouvernance, promouvoir une participation inclusive à la politique, fournir des services sociaux et stimuler le développement. Les interventions militaires ne doivent être qu’au service de cette approche.

Un mécanisme de redevabilité pour garantir la mise en œuvre des engagements du sommet Etats-Unis – Afrique.

Contrairement à d’autres sommets (TICAD, FOCAC, UE-UA, etc.), le sommet États-Unis-Afrique ne dispose pas d’un processus structuré de suivi, de mise en œuvre et de redevabilité. Le prochain sommet devrait examiner cette question de près et mettre en place un mécanisme de redevabilité mutuelle inclusif et impliquant les organisations de la société civile. 

Aujourd’hui, il est difficile de savoir précisément ce qu’il en est des engagements adoptés lors du sommet d’Obama en 2014. Le fait d’avoir près de 50 chefs d’État et de gouvernement, avec de grandes délégations qui se rendent à Washington en jets individuels, a un coût énorme pour le continent et le monde. Ce sommet devrait déboucher sur des actions concrètes et mesurables qui auront des impacts réels sur les populations des États-Unis et de l’Afrique.

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African Union Summit Decisions in 5 Points

Dear Friends

Here are the key outcomes (unofficial) of the just-ended summit of Heads of State and Government of the African Union held in Addis Ababa 8 – 10 February 2020. While the theme of the year 2020 is “Silencing the Guns: Creating Conducive Conditions for Africa’s Development”, no concrete decision has been taken on the matter besides the acknowledgment of the Orientation Concept Note on the theme and a request by the Assembly of the Union for a comprehensive report on the implementation of the AU Master Roadmap at the end of the year. South Africa offered to host an extraordinary Summit end of May 2020 on Silencing the Guns. In my last blog, I have suggested 7 prerequisites for the guns to be silenced in Africa.

1/ LEADERSHIP

Chairperson of the African Union for 2020: President Cyril Ramaphosa of South Africa

Chairperson of the African Union for 2021: President Felix Tshisekedi of DRC

Chairperson of NEPAD Heads of State and Government Orientation Committee HSGOC: President Paul Kagame, of Rwanda elected to replace President Macky Sall of Senegal

AU Champion for Financial Institutions: President Nana Addo Dankwa Akufo-Addo of Ghana, to provide political leadership and awareness to accelerate their establishment as scheduled in the First Ten-Year Implementation Plan of Agenda 2063: The Africa We Want.

See other Champions here.

2/ INSTITUTIONAL REFORM OF THE AFRICAN UNION

  • AU Commission to submit to the 34th Ordinary Session of the Assembly (Feb 2021), after due consideration by the Executive Council, practical proposals for rationalizing the Agenda and the Program of Work of the Assembly, as well as streamlining the program of meetings and side events. of the Assembly and the Executive Council.
  • The Executive Council (Ministers of Foreign Affairs) has a delegated authority to consider and adopt provisionally the Rules of Procedures of the Assembly and the Statute of the Commission during its 37th Ordinary Session in June/July 2020;
  • The Protocol on the Relations between the African Union and the Regional Economic Communities (RECs) is adopted and the Chairperson of the Commission authorized to sign the Protocol on behalf of the African Union;
  • The following eminent Persons have been appointed to assist for the AU Senior Leadership job profiles, competency requirements and assessment process: a) Central Africa: H.E Yang Philemon (Cameroon) b) East Africa: Amb. Konjit Sinegiorgis (Ethiopia) c) Southern Africa: Amb. Tuliameni Kalomoh (Namibia) d) West Africa:   Hon. Hassan Bubacar Jallow (The Gambia). North Africa to nominate 1 representative to join the group.

Read my previous articles on the AU Reform here.

New Structures of the following organs have been adopted:

  • African Union Commission Departmental Structure;
  • Continental Operational Centre – (Khartoum);
  • African Centre for the Study and Research on Migration – (Mali);
  • African Migration Observatory (the Observatory) – (Morocco);
  • African Union Mechanism For Police Cooperation (Afripol) – (Algeria);
  • AU Centre for Post-Conflict Reconstruction and Development (AUCPCRD) – (Egypt);
  • Secretariat of African Committee of Experts on the Rights and Welfare of the Child (ACERWC) – (Lesotho);
  • African Observatory of Science, Technology and Innovation (AOSTI) – (Equatorial Guinea).

The Executive Council got delegated authority to appoint (not only to elect) members of the following AU Organs and Institutions:  

  1. African Commission on Human and Peoples’ Rights;
  2. African Committee of Experts on the Rights and Welfare of the Child;
  3. African Court on Human and Peoples’ Rights;
  4. African Union Advisory Board on Corruption;
  5. African Union Commission on International Law;
  6. President and Vice President of the Pan African University; and
  7. African Space Agency.

  3/ AFRICAN CONTINENTAL FREE TRADE AREA (AfCFTA)

  • Mr. Wamkele Mene (South Africa) is appointed as Secretary-General of the African Continental Free Trade Area for a four-year term. The Permanent Secretariat of the AfCFTA to start operating by 31 March 2020
  • AfCFTA Council of Ministers to have an Extraordinary Summit on 30 May 2020 to approve all instruments required for the start of trading under the AfCFTA on 1 July 2020. South Africa to host the Summit
  • 6 Countries that made reservations (Ethiopia, Madagascar, Malawi, Sudan, Zambia, and Zimbabwe) decided to “compromise their national interests in the interest and solidarity of the African continent to join the rest of the States Parties in implementing the modalities on tariff liberalization”.
  • AfCFTA shall not accept requests for observer status from States that are not Member States of the African Union

4/ LEGAL INSTRUMENTS & ELECTION

The following Legal Instruments have been adopted:

  1. Statute of the African Peer Review Mechanism;
  2. Rules of Procedure of the Heads of State and Government of Participating States of the African Peer Review Mechanism;
  3. Protocol on Relations between the AU and the Regional Economic Communities;
  4. Rules of Procedures of the Mid-Year Coordination Meeting;
  5. Statute for the Establishment of the African Centre for the Study and Research on Migration;
  6. Statute for the Establishment of African Migration Observatory;
  7. Statute for the Establishment of Continental Operational Centre in Sudan for Combating Irregular Migration.

Election:

The following 10 Members have been elected for the Peace and Security Council (PSC) of the African Union for a 2-year term starting from April 2020:

  1. Cameroon: Central
  2. Chad: Central
  3. Djibouti: Eastern
  4. Ethiopia: Eastern
  5. Egypt: Northern
  6. Malawi: Southern
  7. Mozambique: Southern
  8. Benin: Western
  9. Ghana: Western
  10. Senegal: Western

The New PSC (from 1st April 2020) will be composed of:  Algeria, Benin, Burundi, Cameroon, Chad, Djibouti, Egypt, Ethiopia, Ghana, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Nigeria, and Senegal.

5/ CALENDAR

  • 34th AU Summit: 6 & 7 February 2021 in Addis Ababa, Ethiopia
  • 38th Session of the Executive Council: 3 & 4 February 2021 in Addis Ababa
  • Extraordinary Summit of Silencing the Guns: May 2020 in South Africa
  • Extraordinary Summit on AfCFTA: 30 May 2020, in South Africa
  • 37th Session of the Executive Council: July 2020, N’Djamena, Chad
  • Next Mid-Year Coordination Meeting between the AU and the RECs: 4 July 2020 in N’Djamena, Chad. AU Commission to consult with the RECs, Regional Mechanisms and Member States with a view to finalize the detailed proposal for an effective division of labor between the AU and RECs and present it to the 2020 Mid-Year Coordination meeting, after due consideration by the 37th Ordinary Session of the Executive Council.

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African Continental Free Trade Area Launch: Opportunities and Challenges

Last update: 7 July 2019

In this blog, I am sharing 7 takeaways from the African Union Extraordinary Summit on the African Continental Free Trade Area, held in Niger on the 7th July 2019, but also some possible pitfalls that may obstruct or delay the implementation of the AfCFTA in Africa.

The idea of the an Africa Free trade area was first raised by Dr. Kwame Nkrumah, the then President of Ghana, during his famous speech at the creation of the Organization of African Unity (OAU) on the 25th May 1963 in Addis Ababa, as part of his proposed business plan for African integration. In 2013, the African Union launched Agenda 2063 with 14 flagship projects including the establishment of an African Continental Free Trade Area (AfCFTA). Adopted in Kigali, Rwanda in March 2018, the negotiated framework has entered into force on the 30th May 2019 and officially launched during a special Summit of Heads of State of the African Union in Niamey, Niger this 7th July 2019. As of today, 54 out of the 55 African Union Member States have signed the Treaty and 27 of them have ratified it, the latest being Nigeria and Benin at the launch ceremony of the operationalization phase of the Treaty. Eritrea is now the only African country that has not signed the Treaty. The launch of the AfCFTA  is probably the most important concrete step in the African integration project since the setting up of the OAU and its replacement of the AU.

7 Key Takeaways from the AU Summit:

AU Summit

  • Trading under the AfCFTA will commence on the 1st July 2020
  • Ghana has been chosen to host the continental Secretariat of the AfCFTA
  • 7th July will be officially celebrated as the Day of African Integration in commemoration of the historic operationalization launch of the AfCFTA
  • The following 5 operational instruments of the AfCFTA have been negotiated, adopted and launched together with the AfCFTA operationalization phase: A/The Portals of The Rules of Origin, B/The Online Negotiating Portal , C/The Monitoring and Elimination of Non-Tariff Barriers, D/The Pan-African Payment and Settlement System (PAPSS) and E/ The African Trade Observatory Dashboard.
  • The 2nd phase of the negotiations should end in December 2020 and the documents will be submitted to the AU Assembly for adoption. Phase 2 issues are investment, competition policy, and intellectual property rights. These will provide important complement to the Phase 1 issues of trade in goods and services.
  • AfCFTA aims to progressively reduce and eliminate customs duties and non-tariff barriers on goods. The goal is for 90% of products to have a zero duty across the continent. 6 countries have been allowed for 85% only for the first 15 years.
  • Afreximbank committed to support the AfCFTA with 25 Billion USD mostly for the establishment of the online payment platform which will result in 5 Billion USD savings in transaction costs annually.

About the African Continental Free Trade Area

AfCFTA pic

The Treaty establishing the African Continental Free Trade Area aims to 1/ Create a single continental market for goods and services, with free movement of business persons and investments, therefore, pave the way for accelerating the establishment of a continental customs union, 2/ Expand intra-Africa trade through better harmonization and coordination of trade liberalization, facilitation regimes and instruments across the continent, 3/ Resolve the challenges of multiple and overlapping memberships and expedite the regional and continental integration processes , 4/Enhance competitiveness at the industry and enterprise level through exploiting opportunities for scale production, continental market access and better reallocation of resources in Africa.

The African Continental Free Trade Area then provides an opportunity to promote policies and resources that could create conditions for harnessing Africa demographic dividend in the context of creating space for jobs, especially for the youth and economic diversification. This requires attention to expediting domestic capital formation and using capital market strategies to drive the creation and expansion of small and medium enterprises involving youth ownership.

If genuinely implemented, the AfCFTA will provide a framework to ease the cost of doing business within Africa. It will aggregate the very fragmented African market but will the continent quickly address non-tariff barriers, such as infrastructure backlogs, border corruption, heavy bureaucracy, poor communication means etc? Above all do we have enough to trade among ourselves with this ambitious trade agreement while our economies are mostly alike and largely dominated by the exportation of raw material? To take full advantage of the AfCFTA African leaders should deliberately and aggressively invest in industrialization without waiting. An initial focus should be on agriculture and agro-industry development.

If fully ratified, the AfCFTA will open the largest free trade zone in the world with a combined GDP of around $3 Trillion and more than 1.2 billion consumers. AfCFTA is expected to boost intra-Africa trade, which is less than 17% (70% in Europe, 50% in Asia). The UN Economic Commission for Africa (UNECA) has estimated that intra-Africa trade would likely increase to 52.3 % by 2020 due to the AfCFTA.

Pitfalls that may threaten the implementation of the AfCFTA

The implementation of the AfCFTA is not going to be as easy as it looks in a continent currently fragmented in several economic/trade zones with a poor business infrastructure and with the existing numerous trade agreements with outside partners. The following issues are some of the gray areas that may delay the implementation of the AfCFTA beyond the July 2020 target date:

  • The treaty on free movement of people adopted even before the AfCFTA treaty is not attracting ratification from member states. As of end of June 2019 only 3 countries have ratified it. How can we trade without being able to move freely within the continent?
  • Will poorer countries with insufficient natural resources and landlocked benefit from the AfCFTA the same as mineral-rich countries that are in an advanced stage of industrialization? For example about 50% of Africa’s cumulative GDP is contributed by Egypt, Nigeria and South Africa only. Without a compensation mechanism for poorer and disadvantaged countries, will the argument of benefits from free trade be convincing for all? There is a need for comprehensive policy-preferential treatment for the most at-risk economies. As we move, Member sates should then build an efficient and participatory institutional architecture to avoid leaving some economies behind.
  • How will the 90% tariff line rule fairly apply if – as it is the case in some countries – a single product (oil, coffee, cocoa for example) represents more than 70% of all the country’s exportation?
  • What will happen to the existing specific and competitive  bilateral and multilateral trade agreements between African countries and current outside partners such as the European Union?

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