Perspectives pour l’Afrique en 2017:

English version here : https://assodesire.com/2016/12/27/africa-in-2017-opportunities-and-challenges/

Nous venons d’entrer dans l’Année 2017. Elle se présente à l’Afrique  avec un cortège d’incertitudes mais elle porte aussi en elle des semences d’espoir…

Comme je le fais au début de chaque année  j’aimerais partager ici avec vous des réflexions personnelles sur les défis et opportunités majeurs auxquels notre continent, ses institutions, ses filles et fils pourront faire face en 2017 et bien sûr au-delà.

En 2017 et au cours des années à suivre l’inégalité, les conflits et l’insécurité, la jeunesse et l’emploi, la migration, la démocratie électorale, l’espace civique, la libre circulation des personnes,  la chine, la nouvelle politique américaine etc. seront des sujets qui occuperont le débat politique et la vie quotidienne des Africains. L’Afrique attendra beaucoup des promesses faites par l’Union Africaine avec son nouveau leadership et une structure améliorée mais les communautés économiques régionales auront de plus en plus de responsabilités dans la gestion des crises liées à la gouvernance démocratique et aux conflits. La Banque Africaine de Développent avec sa nouvelle équipe dirigeante pleine de dynamisme a un rôle de taille à jouer   dans  notre espace économique et principalement en ce qui concerne la jeunesse et l’emploi. Dans les lignes qui suivent je toucherai quelques-uns de ses sujets.

Croissance Economique,  Inégalité et Pauvreté

Le taux de croissance moyen du continent continuera de dégringoler jusqu’en dessous de 2%, son niveau le plus bas depuis 20 ans  principalement à cause de la chute du prix du pétrole des matières premières et des difficultés des principales économies du continent (Nigeria, Afrique du Sud) mais certain pays maintiendront un bon record, un taux toujours élevé  pour diverses raisons (Rwanda, Ethiopie, Tanzanie, Cote d’Ivoire, Sénégal) selon de récentes estimations. La croissance économique n’ayant pas d’impact automatique et immédiat sur la réduction de la pauvreté, le problème le plus important pour nous est d’assurer que les produits de la croissance sont repartis de façon juste et qu’ils ne servent surtout plus à creuser davantage  l’écart entre riches et pauvres, sachant que ceci est une  source importante de conflits.

L’Afrique a maintenant de bonnes raisons pour investir dans l’agriculture, encourager et soutenir la productivité, introduire la modernisation dans le secteur et bien sûr, augmenter l’espace cultivable. Ceci aura le triple avantage de subvenir aux besoins alimentaires de nos populations, de créer de l’emploi et de diversifier notre économie pour ainsi réduire la pauvreté. Ceci aura aussi l’avantage de  promouvoir les échanges entre pays Africains.

L’Année Africaine de la Jeunesse

L’Union Africaine a décrété l’année 2017 comme celle de la jeunesse. Les deux Sommets des Chefs d’état en Janvier et en Juillet ainsi que d’autres grand rendez-vous continentaux y seront donc consacrés. Il est évident que les préoccupations majeures seront l’emploi, la migration et la formation. Il importe que les différents acteurs du continent et leurs partenaires d’ailleurs s’accordent à donner  à la jeunesse le coup de pouce dont elle a besoin ici et maintenant pour son insertion et son émancipation.  Le Forum Africain pour le Développement qu’organisera cette année la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique  se penchera essentiellement sur la question de migration avec une perspective Africaine. La Chancelière Allemande Angela Merkel  a aussi promis d’en faire une priorité au cours du prochain sommet du G20. Elle évoque même un « Plan Marshal » pour l’Afrique en vue de booster l’investissement et créer de l’emploi. Je n’aime pas personnellement l’idée d’un «plan Marshal» pour l’Afrique. Si nos partenaires occidentaux peuvent nous aider à mettre un terme aux 60 milliards  de dollars de flux financiers illicites qui sortent de l’Afrique chaque année – un montant systématiquement volé par des multinationales en complicité avec nos propres dirigeants – cela nous suffirait.  A Addis Abéba fin Janvier, l’Union Africaine se penchera certainement sur un plan d’action à court et moyen termes pour mieux « exploiter le dividende démographique de l’Afrique en investissant dans la jeunesse ».

Reste à savoir si la volonté politique et les moyens financiers seront au rendez-vous pour mettre en œuvre un éventuel plan. En tout cas, il faut vite faire pour éviter que cette tranche importante de nos populations, vulnérable, ne tombent d’avantage dans la tentation de la radicalisation et de l’extrémisme comme c’est déjà le cas à  certains endroits du continent.

Notre jeunesse est l’espoir du continent. Elle doit être entretenue avec minutie pour contribuer à relever le défi du développement  durable.

La Libre Circulation des Personnes en Afrique : Un Préalable  Incontournable

Tout plan en faveur de la jeunesse Africaine doit inclure la libre circulation des personnes sur le continent comme un préalable. Le processus en cours à l’Union Africaine doit être accéléré au maximum afin de permettre l’échange d’expérience entre les jeunes du continent.  En attendant l’élaboration et l’adoption du traité de libre circulation pourquoi ne pas  prendre une décision panafricaine et immédiate d’annulation de visas pour court séjour, ou du moins d’obtention de visas à l’arrivée? Quelques pays Africains l’on fait récemment.

Droits de l’Homme, Gouvernance et  Démocratie Electorale : Chantier Inachevé

Décrétée comme Année des droits de l’homme par l’Union Africaine, 2016  a plutôt été l’année ou les droits et libertés publiques, l’espace civique et démocratique, la justice, la protection des civiles etc. ont malheureusement et systématiquement reculé sur notre continent sous le silence presque total des institutions régionales et continentales. En Gambie par exemple un jeune activiste a été torturé à mort par la police en 2016 et de nombreux opposant politiques arrêtés et incarcérés sans procès…

L’Afrique doit trouver un moyen pour sortir du cercle vicieux des conflits liés à la crédibilité des consultations électorales et  à l’alternance politique au pouvoir. Sans cela, notre continent continuera sa décente progressive aux enfers sapant ainsi toute perspective de développement économique.  Les pays à observer en 2017 sont entre autres la Gambie, la RDC, le Cameroun, le Liberia, le Kenya, le Rwanda, l’Angola, la Libye,  la Sierra Leone, le Zimbabwe… Les pays ou le hold-up électoral a été déjà consommé ne sont pas à l’abri de soucis (Gabon, Congo, Uganda, Guinée Equatoriale etc).  L’alternance au pouvoir fait partie du jeu démocratique surtout quand les institutions sont encore faibles et que le système électoral est  vulnérable.  Nous devons avoir le courage de parler de la limitation des mandats tôt ou tard. C’est le seul moyen de se débarrasser des assoiffés de pouvoir qui s’accrochent. Pour l’instant les bons élèves sont encore peu dans ce domaine : Ghana, Sénégal, Botswana, Burkina Faso, Afrique du Sud…

Par ailleurs, l’année 2016 nous a montré en Ethiopie que l’idéologie de l’Etat développementaliste ne suffit pas   à elle seule pour garantir la paix et la stabilité, gages du développent durable. Il faut une  dose plus importante de démocratie multipartiste et plus de libertés publiques.

L’espace citoyen en danger: L’Union Africaine place les citoyens du continent au centre de son programme de développement : l’Agenda 2063. Un catalyseur essentiel de ce programme est le droit des citoyens de s’organiser, et leur capacité à agir contre la pauvreté, les inégalités et l’injustice. En fait, l’UA a proclamé 2016 comme « Année des droits de l’homme ». Pourtant, à travers le continent, il se dégage une tendance alarmante et croissante de restriction des droits fondamentaux de réunion, d’association et de liberté d’expression des citoyens. L’UA elle-même met en cause son engagement à la contribution des citoyens en limitant formellement la participation des organisations de la société civile à un de ses deux sommets biannuelles. En plus un certain nombre de gouvernements sont en train de (mal) utiliser les lois pour limiter la création d’organisations légitimes, restreindre leurs activités et contrôler leurs sources de financement. Depuis 2012, au moins 29 lois restrictives ont été adoptées en Afrique. Ce qui est sûr est que dans les années à venir le mouvement citoyen va plutôt se consolider et se renforcer  en Afrique peu importe les restrictions, ce qui comporte et sérieux risque de bras de fer et de conflit entre pouvoir et citoyens. Nos institutions régionales et l’Union Africaines doivent tabler ce problème pour discussion le plus tôt possible. Elles doivent par exemple envisager une étude sur les lois restrictives en Afrique et un moratoire  pour les arrêter.  (Voir le blog que j’ai récemment publié conjointement avec un collègue sur la question ici : http://oxfamblogs.org/fp2p/why-is-africas-civil-society-under-siege/#.WFJTocPTjhI.twitter).

L’Union Africaine un Nouveau Départ ?

Si tout va bien comme prévu, le leadership actuel de la Commission de l’Union Africaine sera renouvelé. La Présidente, la Sud-Africaine Dlami-Zuma, le Vice-président le Kényan Erastus Mwencha  et la plus part des commissaires devraient  remettre leur tablier à de nouveaux élus fin Janvier pour 4 ou 8 ans. Des 5 candidats en lis, le poste de Président de la Commission se jouera essentiellement entre le Sénégalais Abdoulaye Bathily, ancien Représentant des Nations Unies en Afrique centrale, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, ancien Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères et la Kenyane Amina Mohamed, Ministre des Affaires Étrangères.

En plus Le Président Guinéen Alpha Condé  est en passe d’être désigné  Président en exercice de l’UA pour 2017 en remplacement du Tchadien Idriss Deby.

Le projet le plus important et le plus attendu est la réforme en profondeur de l’Union Africaine  confiée au Président Rwandais Paul Kagame par ses pairs. Il devra présenter les grandes lignes de cette réforme lors du Sommet de Janvier à Addis Abéba.  La réforme devra tenir compte de la question épineuse de la dépendance financière de l’Union déjà amorcée par son compatriote, l’ancien patron de la BAD Donald Kaberuka.

Valeurs Partagées : S’il est clair   que l’Union Africaine dans sa structure actuelle n’est pas adaptée pour mettre en œuvre l’ambitieux Agenda 2063, il nous est aussi certain que le changement structurel de l’Union et de ses organes ne suffira pas à lui seul pour  faire avancer les choses. L’Union Africaine a besoin d’un changement profond et courageux dans sa façon de fonctionner en termes de respect de ses propres principes fondamentaux et de ses « valeurs partagées ». Il faut à l’Union  un mécanisme sérieux de « redevabilité » par rapport à ses principes et valeurs.  Il lui faut une Commission forte et dotée de pouvoirs réels pour « contraindre » les états membres à respecter et mettre en œuvre leurs propres décisions.

En matière d’élections par exemple, l’Union Africaine doit avoir la prérogative et la capacité  de relever, dénoncer et faire cesser les manquements graves aux standards et  fraudes électoraux.  Si non,  ce n’est pas la peine que l’Union continue d’observer les élections. Ce ne sera rien que du gaspillage. C’est un peu gênant de voir que les élections en Ouganda, au Congo, au Gabon en Guinée équatoriale etc. aient été qualifiées de justes, équitables, transparent et démocratiques sans autres formes de procès…

Paix et Sécurité :

La Paix et la Sécurité demeurent les conditions sine qua non pour le développement et le progrès de notre continent et le bien-être de nos populations. L’Afrique n’a pas progressé assez dans ce domaine au cours des dernières années. Dans beaucoup de cas comme au Burundi et au Soudan du Sud nos institutions n’ont  pas tenus comptes des signes avant-coureurs et  alertes précoces qui  pourtant étaient assez visibles. En réalité ce dont nos institutions régionales ont besoin est le courage et la volonté politique de couper avec les anciennes méthodes. Par exemple la Commission de l’Union Africaine et plus précisément son leadership doit devoir et pouvoir crier haut et fort toutes les fois que nos valeurs partagées sont en train d’être violées  par les leaders nationaux. C’est pourquoi nous avons besoin d’un leader fort et audible à la tête de la Commission.  En 2017  l’Union Africaine  doit encore gérer le chaos au Burundi et au Soudan du Sud. Le risque de nettoyage ethnique dans ces deux pays doit être absolument pris au sérieux.  L’UA doit consolider le progrès en Somalie et en République Centrafricaine, et accompagner le processus politique et sécuritaire, redoubler de vigilance au Mali (même si l’ONU est techniquement en charge),  soutenir le dialogue politique amorcé par l’Eglise Catholique en RDC et ses avancées encourageantes mais demeurer ferme sur le respect des principes démocratiques les droits de l’homme, l’Etat de droit et la justice.  Le chantier inachevé du Darfour  ne doit pas être négligé et le Soudan entier doit être sous sérieuse observation.

Faire Taire les Armes à l’horizon 2020 : Au-delà du Slogan: L’objectif demeure malheureusement un slogan sans action sérieuse pour le réaliser.  Soyons clair : on ne peut pas taire les armes si on laisse les dictateurs terroriser et martyriser leurs populations à gré et en toute impunité  en violation flagrante des principes démocratiques des droits de l’homme et des valeurs partagées adoptées par l’Union, et de plus, s’accrocher au pouvoir à vie ! On ne peut pas taire les armes si on ferme les yeux sur les massacres des populations civiles pour des raisons politiques. On ne peut pas taire les armes si on promeut l’impunité des chefs d’Etat sans considération de la gravité des crimes dans lesquels ils sont  impliqués contre leurs populations.  On ne peut pas taire les armes si les votes des citoyens sont systématiquement volés, les leaders de l’opposition politique harcelés et mis en prison. Par-dessus tout, les ambitieux  projets de développement du continent ne peuvent se concrétiser que si  la paix et la sécurité sont au rendez-vous.

L’Union doit mettre une plus grande pression sur les acteurs Sud Soudanais, Burundais, Congolais etc et s’assurer que les autres pays fragiles et à  risque rentrent dans le jeu démocratique.

Avec ou sans le Maroc ?

Fin Janvier, nous saurons si le Maroc fera sa rentrée historique dans l’Union Africaine et dans quelles conditions ? Toutes les formalités procédurales ont été déjà accomplies. Le Sommet des Chefs d’Etat pourra donc prendre une décision là-dessus. Le Maroc devra donc souscrire à tous les principes fondamentaux de l’Union y compris le droit des peuples à l’auto-détermination et accepter de cohabiter avec la République Sahraoui Démocratique en tant qu’Etat membre de l’Union. Logiquement le retour du Maroc dans l’organisation continental est une reconnaissance tacite du Sahara Occidental par celui-ci. C’est juste une simple logique si on se souvient de la raison pour laquelle le Maroc a claqué la porte en 1984.  J’espère que l’adhésion du Maroc à l’Union  Afrique créera une opportunité de régler l’épineuse question du Sahara Occidental, considéré comme la dernière colonie en Afrique à libérer. Les Etats membres de l’Union, surtout les « amis » du Maroc (au moins 28 sont connus) doivent veiller à ce que le retour du Maroc contribue à consolider l’Union plutôt qu’à la diviser ou à  la faire voler en éclat. (Voir mon blog sur cette question ici : https://assodesire.com/2016/10/02/le-retour-du-maroc-a-lunion-africaine-une-opportunite-ou-un-challenge/ )

La Chine, L’Amérique et les Autres

L’Afrique a tout à gagner en continuant la diversification de ses partenaires économiques. L’entrée en jeux spectaculaire de la Chine et des autres nouveaux partenaires a ouvertement changé les rapports de force avec les partenaires traditionnels et réorienté l’économie africaine.  Mais nous devons garder les yeux grandement ouverts…  Nos partenariats (anciens comme nouveaux) doivent contribuer à la realisation de nos agendas 2030 et 2063 et nous devons veiller à ce que les standards sociaux, des droits de l’homme et d’équité soient absolument respectés dans la poursuite de ces partenariats. Les acteurs non-étatiques ont un rôle majeur de veilleur à jouer ici.

Avec Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, il est peu probable que l’Afrique figure au rang des priorités de « l’Oncle Sam », ce qui donnera libre cours à la Chine et aux autres de mieux se positionner en Afrique : avantage ou challenge ? Seul l’avenir nous le dira.

Calendrier – Quelques Grands Rendez-Vous

13-14 Janvier : Sommet Afrique-France : Thème: Partenariat, Paix et Emergence –  Bamako, Mali.

23-31  Janvier : 28th Sommet de l’Union Africaine –  Thème : Jeunesse – Addis Abéba, Ethiopie

23-28 Mars : Conférence Continentale des Experts et Ministres Africains des Finances, du Développent de la Planification et de l’intégration  – Dakar, Sénégal

3-5 Mai : Forum Economique Mondial pour l’Afrique, Thème : Croissance Inclusive – Durban Afrique du Sud

Fin Juin : Sommet de l’Union Africaine, Thème : Jeunesse

Date à déterminer : Forum pour le Développent de l’Afrique, Thème : Migration, UNECA, Addis Abéba.

 

 

Prospects for Africa in 2017

French Version here: https://assodesire.com/2016/12/27/lafrique-en-2017-opportunites-et-defis/

We have just entered into the year 2017! It is bringing a number of uncertainties but it also carries with it, seeds of hope…

As I always do at the beginning of each year, I would like to share with you some personal reflections on the major challenges and opportunities that our continent, its institutions and sons and daughters will face in 2017 and of course beyond this year.

In 2017 and in the years to come inequality, conflicts and insecurity, youth and unemployment, migration, electoral democracy, civic space, free movement of people, China, new American policies etc. will occupy the political debate and the daily life of Africans. Africans will expect much from the promises made by the African Union with its new leadership and an improved structure, but the regional economic communities will have increased responsibilities in the management of crises linked to democratic governance and conflicts. The African Development Bank with its  new “High-Fives” and its dynamic leadership team, will have a major role to play in our economic space, especially in the area of youth and employment. In the discourse below, I  touch on some of these issues in details.

Economic Growth, Inequality and Poverty

The continent’s average growth rate will continue to plummet to below 2%, the lowest  in 20 years, mainly due to the fall in commodity and oil prices and the difficulties faced by the largest economies on the continent (Nigeria, South Africa). Interestingly, some countries will maintain a good record, a high rate for several reasons (Rwanda, Ethiopia, Tanzania, Cote d’Ivoire, Senegal) according to recent estimates. Given that economic growth does not have an automatic and immediate impact on poverty reduction, the most challenging task for us is to ensure that the products of growth are distributed fairly and that they are no longer used to widen the gap between rich and poor, knowing that this is an important source of conflict.

Africa now has good reasons for investing in agriculture, encouraging and sustaining productivity, introducing modernization in the sector and, of course, increasing cultivable lands. This will have the threefold advantage of meeting the food needs of our people, creating jobs and diversifying our economy to reduce poverty. This will also have the advantage of promoting regional trade among African countries.

2017: The African Year of Youth:

The African Union declared 2017 as the year of youth. The two Summits of Heads of State in January and July as well as other major continental gatherings will dedicated to this – focusing mainly on  unemployment, migration and education. It is important that the different actors on the continent and elsewhere and their partners agree to give young people the necessary push that they need  for both their integration as well as emancipation. The African Development Forum that will  be organized  by the United Nations Economic Commission for Africa (UNECA) will focus on the issue of migration from an African perspective. German Chancellor Angela Merkel has also promised to make it a priority during the next G20 summit. She has even evoked a “Marshal Plan” for Africa to boost investment and create employment. I do not personally like the idea of a “Mashal Plan” for Africa though. If our Western partners can assist us to stop the 60 Billion illicit financial flows out of Africa every year – an amount systematically stolen by multinationals from Africa in complicity with our own leaders – we would be fine and in absolute no need for Marshal plans. At the end of January, the African Union in Addis Ababa will certainly consider a short- and medium-term action plan to better “harness the demographic dividend of Africa by investing in the youth”. It remains to be seen whether the political will and the financial means will be there to implement a possible plan. In any case, it is necessary to quickly work on this important part of our populations to prevent that they fall further into the temptation of radicalization and extremism as it is already the case in certain parts of the continent. Our youth are the hope of the continent. We must carefully take care of them so that they are fully part of the progress towards our sustainable development agenda.

Free Movement of People in Africa: An Unavoidable Prerequisite

Any plan for African youth must include free movement of people on the continent as a prerequisite. The process under way in the African Union must be accelerated to the maximum in order to allow exchange of ideas and experience among young people. Pending on the drafting and the adoption of the Treaty on Free Movement, why not take an immediate Africa-wide decision to cancel visas for short stay, or at least allow the issuing of visas upon arrival? A few African countries have already recently done so.

Civic Space at Risk: According to the African Union’s new vision expressed in the Agenda 2063, citizens are front and centre of our development and our people are a critical enablers of this vision. Citizens must have the right to organise themselves and  the ability to speak out against poverty, inequality and injustice. Yet across the continent, there is an alarming and growing trend of citizens’ fundamental rights to assembly, association and free speech being restricted. In addition, many governments are (mis)using new and existing laws to limit the creation of legitimate civil society organizations (CSOs), restrict their operations, and control their funding. Since 2012, 29 restrictive laws have been adopted in Africa… What is certain is that in the coming years citizens’ movements will rather consolidate and strengthen in Africa regardless of the restrictions and this brings a serious risk of conflict between power and citizens. Our regional institutions and the African Union must table this problem for discussion as soon as possible. For example, they should consider a study on those restrictive laws in Africa and come up with a moratorium to stop them. (See the blog I recently published jointly with a colleague on the issue as well as Oxfam’s policy brief  here: http://oxfamblogs.org/fp2p/why-is-africas-civil-society-under-siege/#.WFJTocPTjhI.twitter)

Human Rights, Governance and Electoral Democracy: Unfinished Business

Declared as the Year of Human Rights by the African Union, 2016 was rather the year when liberties and freedoms, civic and democratic space, justice, protection of civilians etc. have been shamelessly and systematically reduced in our continent mostly under the silence of regional and continental institutions. In the Gambia for example a young activist has been tortured to death by the police in 2016 with no consequence for the perpetrators; opposition leaders were arrested for no reason and a President lost elections and refused to go.

Africa must find a way out of the vicious circle of conflicts related to the credibility of elections and the political alternation in power. Without this, our continent will continue its progressive falling into hell, thus undermining any prospect of economic development. Countries to be observed in 2017 include the Gambia, DRC, Cameroon, Liberia, Kenya, Rwanda, Angola, Libya, Sierra Leone and Zimbabwe. Countries where an election hold-up has already been consumed are not safe from worries (Gabon, Congo, Uganda, Equatorial Guinea etc.). The alternation to power is part of the democratic game especially when  institutions are still weak and the electoral system is vulnerable. We have to talk about limiting presidential terms sooner or later. This is the only way in many of the current cases to get rid of leaders who are permanently clinging on power. For the moment good students are still few in Africa: Ghana, Senegal, Botswana, Burkina Faso, South Africa.

In addition, 2016 showed us in Ethiopia that the developmental state ideology alone is not enough to guarantee peace, stability and sustainable development. A bigger portion of pluralist democracy and more respect of civil liberties are needed.

The African Union: a New Start?

If all goes as planned, the current leadership of the African Union Commission will be renewed. The current President of the Commission, the South African Mrs. Dlami-Zuma, the Vice-President Erastus Mwencha from Kenya and most of the commissioners should hand over power to new elected officials late January for 4 or 8 years. Out of the 5  current candidates, the battle for the post of President of the Commission will be mainly between the Senegalese Abdoulaye Bathily, former Representative of the United Nations in Central Africa, the Chadian Moussa Faki Mahamat, former Prime Minister and Minister of Foreign Affairs and the Kenyan  Amina Mohamed, Minister of Foreign Affairs.

In addition Guinean President Alpha Condé is likely to be appointed Chairman of the AU for 2017 to replace  Chadian President Idriss Deby.

The most important and most expected project is the in-depth reform of the African Union spearheaded by  Rwanda President Paul Kagame. He will propose the headlines of this reform during the January Summit in Addis Ababa. The reform will have to take into account the thorny issue of the financial dependency of the Union that his compatriot, the former boss of ADB Donald Kaberuka is already working on.

Shared Values: While it is clear that the African Union in its current structure is not suited to fully implement the ambitious Agenda 2063, it is also certain that the structural change of the Union will not suffice on its own to make progress. The African Union needs a profound and courageous change in the way it operates in terms of respect for its own fundamental principles and “shared values”. The Union needs a serious mechanism of accountability in relation to its principles and values. It needs a strong Commission with real powers to “compel” member states to respect and implement their own decisions.

In the case of elections, for example, the African Union must have the prerogative and the capacity to raise, denounce and put an end to serious breaches of electoral standards and frauds. If not, it is not worthwhile that the Union continues to observe elections. It will be nothing but a waste of resources. It is very embarrassing to see that elections in Uganda, Congo, Gabon, Equatorial Guinea and so on have been described as fair, equitable, transparent and democratic without further debate.

Peace and Security:

Peace and security remain the sine qua non conditions for the development and progress of our continent and the well-being of our people. Africa has not made enough progress in this area in recent years. In many cases, such as in Burundi and South Sudan, our institutions did not take into account early warning signs that were nevertheless quite visible. In reality what our regional institutions need are courage and the political will to cut with old methods. For example, the African Union Commission and, more specifically, its leadership must be able to speak out loudly whenever our shared values are being violated by national leaders and challenge them. That is why we need a strong and audible leader for the AU Commission.

In 2017 the African Union will still have to manage the chaos in Burundi and South Sudan. The risk of ethnic cleansing in these two countries must be taken seriously. The AU must consolidate the progress made in Somalia and in the Central Africa Republic and accompany the political and security process. The Continental body should redouble vigilance in Mali (even if the UN is technically in charge), support the political dialogue initiated by the Catholic Church in DRC and its encouraging progress, but remain firm on the respect for democratic principles, the rule of law, human rights and justice. The unfinished business of Darfur should not be neglected and the entire Sudan should be under serious observation.

Silencing the Guns by 2020: Beyond the Slogan: This campaign unfortunately remains a slogan without serious action to realize it. Let us be clear: we cannot silence the guns if dictators are allowed to continue terrorizing and martyrizing their populations willingly and with impunity in flagrant violation of democratic principles, human rights and the shared values adopted by the Union and more, clinging to power for life! We cannot silence the guns if we close our eyes to the massacres of civilian populations for political reasons. We cannot silence the guns if we promote impunity of heads of state without considering the gravity of the crimes in which they are implicated against their own populations. We cannot silence the guns if the votes of citizens are systematically robbed, leaders of the political opposition harassed and jailed before, during and after elections. Above all, the continent’s ambitious development projects can only be realized if there is peace, security and stability.

With or Without Morocco?

At the end of January, we will know if Morocco will make its historic comeback to the African Union and under which conditions…  All procedural formalities have already been completed. The Summit of Heads of State should therefore be able to take a decision on this. If all goes well, Morocco will have to subscribe to all the fundamental principles of the Union including the right of peoples to self-determination and agree to cohabit with the Sahrawi Democratic Republic as a member state of the Union.  Logically the return of Morocco to the continental organization is a tacit recognition of Western Sahara. It is just a simple logic if we remember the reason why Morocco slammed the door in 1984. I hope that the accession of Morocco to the Union will create an opportunity to settle the thorny question of the Western Sahara, considered as the last colony in Africa to be liberated. Member States of the Union, especially the “friends” of Morocco must ensure that the return of Morocco contributes to the consolidation of the Union rather than to divide or shatter it. (See my blog on this topic here: https://assodesire.com/2016/09/29/moroccos-return-to-the-african-union-opportunity-or-challenge/ )

China, America and Others

Africa has everything to gain by continuing to diversify its economic partners. The spectacular entry and positioning of China and other new partners in Africa has openly changed the balance of power with traditional partners and reoriented African economy and development process. But we must keep our eyes wide open … Our partnerships (old and new) must contribute to the realization of our agendas 2030 and 2063 and we must ensure that social, human rights and equity standards are absolutely respected in the pursuit of these partnerships. Non-state actors have a major watchdog role to play here.

With Donald Trump in power in the United States, it is unlikely that Africa will be among the priorities of “Uncle Sam”. This may give free way to China and others to better position themselves in Africa. Is this an opportunity or a challenge? Only the future will tell us.

Calendar of key meetings in 2017

13-14 January: Africa-France Summit: Theme: Partnership, Peace and Emergence – Bamako, Mali.

23-31 January: 28th African Union Summit – Theme: Youth – Addis Ababa, Ethiopia

23-28 March: Continental Conference of African Experts and Ministers of Finance, Development, Planning and Integration – Dakar, Senegal

3-5 May: World Economic Forum for Africa, Theme: Inclusive Growth – Durban South Africa

End of June: 29th African Union Summit – Theme: Youth

Date TBC: 10th Africa Development Forum, Theme: Migration, UNECA, Addis Abéba, Ethiopia.

Why is Africa’s Civil Society under Siege?

After years on the margins of the mainstream development agenda, addressing civic space is finally getting the attention it deserves. If the number of policy initiatives, conferences and campaigns is any indication, creating the conditions for democratic participation, citizen activism and effective civil society organisations (CSOs) is again a priority of several donors and agencies.
In large part the renewed emphasis on civic space reflects a worsening situation on the ground, especially across the African continent… Read here: ‪ http://oxfamblogs.org/fp2p/why-is-africas-civil-society-under-siege/#.WFJTocPTjhI.twitter‬